Déclaration Finale VIIIème Forum de la Société civile cubaine contre le Blocus

À l’occasion de la prochaine considération par l’Assemblée générale des
Nations Unies de l’accomplissement de sa Résolution 65/6 “Nécessité de
mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-
Unis d’Amérique contre Cuba”, 173 organisations de la Société civile cubaine et
les organisations régionales et internationales ayant siège à Cuba, se
réunissent pour estimer les préjudices causés au peuple cubain par la
continuité et le durcissement de cette politique génocide.
1. Le caractère extraterritorial du blocus n’a cessé de se renforcer. La
traque et l’imposition des sanctions aux citoyens et aux entreprises de
pays tiers qui établissent -ou se proposent simplement de le faire- des
relations commerciales, financières, de coopération ou scientificotechniques
avec Cuba se sont élevées, comme l’illustrent les exemples
contenus dans le Rapport présenté par le gouvernement cubain à
l’Assemblée générale. Ces actions, en plus d’entraver ou d’empêcher le
commerce de Cuba, de nuire au développement économique et social
de notre pays, jusqu’à mettre en danger la vie de nos citoyens lorsqu’il
s’agît de l’accès aux médicaments et à l’équipement médical, constituent
une violation flagrante des principes sur lesquels repose le commerce
international et une violation de la souveraineté des états tiers.
2. Dans le secteur de nouvelles technologies de l’informatique et des
communications, Cuba est tenue d’utiliser la communication par satellite
suite à la prohibition de se servir des câbles à fibre optique qui passent
près de ses côtes. Ceci a impliqué d’énormes dépenses supplémentaires
en devises pour l’état cubain et une restriction des possibilités de largeur
de bande dont dispose le pays. En raison des pressions exercées par le
gouvernement des États-Unis, Cuba se voit refuser l’accès à
d’importantes banques de données scientifico-techniques, car 12 parmi
les 14 serveurs principaux du Réseau des Réseaux sont situés sur le
territoire nord-américain.
3. Dans le but d’empêcher l’accès de Cuba aux devises, il est toujours
interdit à notre pays d’utiliser le dollar nord-américain dans ses
transactions financières, en imposant de fortes sanctions aux banques
qui réalisent des opérations avec Cuba. Le maintien de la prohibition aux
bateaux qui accostent au port cubain d’entrer aux ports nord-américains
dans les 180 jours suivants, implique un coût très élevé du fret des
marchandises importées par notre pays, outre l’impossibilité de nous
bénéficier du marché du tourisme de croisière, une modalité très
importante pour toute la Caraïbe.
4. L’interdiction aux citoyens nord-américains de visiter Cuba en qualité de
touristes est toujours en vigueur, ce qui frappe les revenus en monnaie
librement convertible tellement nécessaires pour notre pays. Cette
mesure viole les droits civils et politiques de leurs propres citoyens, en
dépit de l’opposition croissante qu’elle rencontre de la part de la société
civile des États-Unis, y compris d’importants secteurs du Congrès de ce
pays. Entre-temps, la création d’organisations à des fins subversives, et
dans le but de les présenter comme une opposition croissante sur le plan
intérieur, continue d’être encouragée et financée avec des chiffres
millionnaires à travers l’USAID, publiquement, et par d’autres agences,
en secret.
5. Malgré les tentatives du gouvernement des États-Unis de faire croire à
une flexibilisation survenue dans leur politique de blocus envers Cuba,
rien n’a changé.
6. Pour la vingtième fois, depuis l’année 1992, l’Assemblée générale aura
devant soi un projet de Résolution qui demande au gouvernement des
États-Unis d’Amérique de mettre fin au blocus économique, commercial
et financier imposé par ce pays à Cuba. L’écrasante majorité des États
membres de l’Organisation des Nations Unies s’est prononcée en faveur
de la levée du blocus à Cuba, comme il a été reflété dans les votes, où
l’isolement des États-Unis dans cette question et la tromperie des
arguments utilisés pour le maintenir sont constatés.
7. Le blocus est un acte illégal, transgresseur du Droit international et
qualifie comme un délit international de génocide, conformément aux
dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide. Le blocus ignore également les objectifs et les
principes de la Charte des Nations Unies et enfreint le droit au
développement d’un État souverain. Il viole les droits de l’homme du
peuple cubain.
8. Nous sommes persuadés que dans cette occasion, la communauté
internationale, en défense des principes fondamentaux qui doivent régir
les relations internationales, votera contre cette politique échouée,
illégale et inhumaine du gouvernement des États-Unis d’Amérique visant
à réduire le peuple de Cuba par la faim et les maladies, en essayant que
celui-ci renonce à la défense de son droit à l’indépendance nationale, à
sa souveraineté et à choisir le régime économique, politique et social
qu’il s’est librement donné.
9. Nous reconnaissons et remercions l’ample et effective solidarité à l’égard
de notre pays émanant de milliers d’organisations de la société civile au
monde, voire celles du peuple nord-américain; nous apprécions
énormément leur soutien solidaire dans la lutte pour mettre fin à la
politique injuste et immorale que le gouvernement des États-Unis
applique à l’encontre de notre peuple et les encourageons à continuer de
se prononcer contre le blocus génocide et à intensifier les actions tout en
demandant au gouvernement des États-Unis de respecter le rejet
universel que suscite cette politique et de mettre fin à leurs mesures
coercitives unilatérales.
Faite à La Havane, le 19 octobre 2011